Datsan Mourotchinskiï
Le datsan Mourotchinskiï (Mourotchinskiï datsan) est l’un des plus anciens datsans bouriates de Transbaïkalie. Il fut fondé en 1758. Le datsan est situé à proximité du village Mourotchi, sur la rive droite de la rivière Tchikoï, à 60 km à l’est de Kiakhta.
C'est l'un des deux temples bouddhistes uniques au monde où le Bouddha a laissé sa marque. Le second est situé au Népal.
Non loin du temple principal et de la pierre se trouve le lieu Ranjour où se déroule chaque jour des méditations. C'est un lieu de pèlerinage bouddhiste d’Asie centrale et de Transbaïkalie.
Le monastère comprend le dougane Tsogtchene composé de deux étages en pierre. Au nord du temple principal, à 15 m, se situe le soubourgane « Lkhabav » (« La descente des cieux Tushita du Bouddha Shakyamuni »).
Derrière le soubourgane se trouve un petit bosquet où les arbres ont des khatas khiï-morine nouées. Un dougane est situé au sud-est du temple principal. Il détient le cheval vert du Bouddha Maitreya. Au sud-ouest du temple principal, il y a un autre dougane qui abrite une pierre sculptée avec des prières en langue tibétaine.
Le datsan Mourotchinskiï, précédemment Tsongolskiï ou Khilgantouïskiï (nom tibétain « Baldane Braïbouling » signifie « le recueil parfait des fruits des enseignements bouddhistes »). En passant par le datsan, vous entendrez de grands cris, des prières ainsi que des rituels qui réunissent les croyants des régions Bitchourski, Sélenguiski ainsi que la région de Tchita qui se trouve à proximité. Les habitants des villages voisins s’y rendent également pour soigner diverses maladies.
Au milieu des années 30, le sort du bouddhisme était comme les autres religions de l’URSS, pratiquement décidé d’avance. Partout s’opérait la nationalisation des biens des datsans, ce qui entraîna la destruction des lieux de culte, l’anéantissement barbare des livres saints de langue tibétaine et mongole ainsi que des reliques bouddhistes.
Soumis à une répression sévère, la plupart des membres du clergé lamaïste furent inculpés, sans preuves à l’appui, pour le fait d’avoir des liens avec le fascisme japonais et d’attiser l’arrangement à l’amiable de la guerre sainte.
L’histoire du datsan Tsongolskiï est l’un des faits les plus sanglants de l'histoire de la République de Bouriatie. Dans les années 30, les lamas furent chassés, emmenés dans une direction inconnue. Le datsan fut partiellement pillé, certains biens du datsan furent saisis. Beaucoup de lamas furent fusillés, d'autres furent exilés à une mort certaine dans les camps de concentration de la région de Krasnoïarsk et de la rivière Kolyma.
Ving ans après, un nouveau crime fut commis. Le datsan fut rasé, au sol, seulement quelques briques restaient. Cependant, malgré l'interdiction, les bouriates continuèrent à participer aux cérémonies religieuses, ils ne perdirent pas leur foi en la renaissance du sanctuaire spirituel du peuple.
En Juillet 1991, le village de Mourotchi reçut la consécration du plus haut dougane construit au niveau du datsan bouriate Tsongolski. Ce fut lors de la célébration du 250e anniversaire de la reconnaissance officielle du bouddhisme en Russie. Au même moment, le Dalaï Lama séjourna en République de Bouriatie.
Lors de la célébration, il y avait la présence du très honoré Kushok Bakula Rinpoché – un ancien lama tibétain, qui fut très longtemps un ambassadeur de l’Inde en Mongolie. Et aussi, Jado Rinpoché qui est le supérieur actuel du datsan Khamgial en Inde (résidence du XIVe Dalaï Lama).
Le premier chirétou du datsan était le Damba-Lama (Ayoucheev Damba Badmaevitch) qui avait reçu une éducation religieuse dans une université bouddhiste, nommée Dzanabadzara, à Oulan-Bator.
En juin 1992, deux nouveaux étages ont commencé à être construits au niveau du temple principal du datsan. D’apparence extérieure, l’architecture et les dimensions du temple semblent les mêmes que celles de l’ancien temple. Pour la reconstruction du premier temple bouddhiste, toute la République de Bouriatie a participé.
Aujourd’hui, dix lamas servent le datsan, ils reçoivent l'institution spirituelle supérieure de Bouriatie et de Mongolie.
Non loin du temple principal et du rocher sacré se trouve le lieu Ranjour, où des prières ont lieu et où se trouve l’inscription « Om mani padme hûm ». Cette inscription fut la première fois découverte il y a plus de 200 ans par le supérieur du datsan. A cet emplacement, fut construit le dougane « Ariabala » où se déroule également des services.