Passage Oundèr Baabaï
Le passage Oundèr Baabaï (Péréval Oundèr Baabaï) guérit et veille à la sécurité des habitants de la région. Il est la première rencontre et le dernier adieu à la région Zakamenski. Le passage signifie en bouriate « père hautement vénéré ».
C’est un massif montagneux composé de hautes montagnes rocheuses qui se situe contre trois collines de même envergure au-dessus de la rivière Djida. Au milieu de la première colline se trouve une grotte d’où l’on peut apercevoir la vallée Moukhorskiï. Sur la deuxième colline, qui est appelé Barisaane, on peut faire la rencontre d’autochtones et les accompagner. Un sentier très étroit se trouve au pied de la troisième colline. D'une part, une paroi raide et d'autre part, un gouffre où tout en bas, près des rochers, coule impétueusement la rivière Djida. Lorsque vous arrivez enfin aux pieds de la montagne, vous vous retrouvez sous d’importantes niches rocheuses d’où jaillissent deux sources minérales. La première source traite les maladies gastro-intestinales, et la deuxième, sur la gauche, coule comme une petite larme et soigne la vue. Des gisements d’argile se trouvent entre les roches du gouffre. Si l’argile est consommée selon un certain dosage, elle peut guérir les ulcères à l’estomac.
La légende de la montagne énonce que dans les temps anciens, les habitants l’appelaient Ekhè-Dabaane, ce qui signifie « Grand col ». Le Petit col (Baga Dabaane) est situé près du village Kharatsaï. Selon une légende cosaque (une autre version de cinq frères cosaques), une femme enceinte montait à chameau, fuyant ses poursuivants en provenance de Mongolie. Lorsqu’elle atteignit le Grand col, la femme commença à accoucher, elle était donc forcée de se cacher dans les rochers. Les poursuivants étaient passés devant, quand tout à coup, le chameau se mit à blatérer. Ils retrouvèrent donc facilement la fugitive et la tua sur le coup. L'esprit de la cosaque assassinée est devenu le maître de la montagne. Oundèr Baabaï a imposé une interdiction stricte - le tabou sur les chameaux, c'est peut-être pourquoi ils ne s’acclimatent pas dans la région. De même, toutes les femmes n'ont pas le droit d'aller sur ce col. De temps en temps, Oundèr Baabaï souhaite se montrer aux gens, il apparaît alors comme un homme russe en uniforme cosaque, sur un cheval noir ou avec trois chevaux, et à côté de la femme mongole. Pendant des années, les gens ont pieusement respecté le tabou d’Oundèr Baabaï : ne pas élever de chameaux et les femmes doivent contourner le col. Ce n'est qu'après la guerre que les habitants des villages voisins furent invités par un lama supérieur à faire une grande prière pour persuader Oudèr Baabaï de permettre un accès sans entrave à tous les hommes et les femmes. Oudèr Baabaï était un guerrier, un soldat cosaque qui protégeait toutes les personnes qui sont sur la route et loin de leur maison. Chaque année, des jeunes hommes faisant le service militaire prennent en passant des cailloux ou une poignée de terre comme un talisman.
Au début de l'été, les villageois d’Oulektchine firent une prière en l'honneur d’Oudèr Baabaï, après cela fut organisé « Eryne Gourbane naadane ». Cela signifie « Trois jeux pour les hommes » qui sont la lutte, le tir à l'arc et l’équitation. C’est un grand honneur pour chacun des hommes et des garçons d’être le vainqueur de ces compétitions.