L’île de Talan
Amateurs d’ornithologie ? L’île de Talan est une étape incontournable pour vous !
De loin, l’île ne ressemble qu’à une simple butte rocheuse à l’ouest de la baie de Taui, à 100 km de la ville de Magadan, et pourtant... Lorsque l’on se rapproche, on peut apercevoir ses falaises abruptes parsemées de cavitésabritant des milliers de volatiles qui profitent des trous creusés par l’érosion pour y faire leur nid, à l’abri du vent et des tempêtes.
Sur les falaises, à 150 mètres au-dessus du niveau de la mer,repose le plateau de graviers et de prairies marécageuses qui constitue la plus grande superficie de l’île de Talan (environ 2,5 km²). C’est au nord-ouest de celle-ci que se trouve une des plus belles vues de l’île, dans la forme d’un demi-cercle rocheux qu’entoure une terrasse de verdure et un petit lac qui s’écoule le long de la falaise.
L’île est connue pour être une des plus importantes réserves ornithologiques du Pacifique nord. Quelques 147 espèces d’oiseaux y vivent, dont 20 y nichent de manière permanente. Parmi les oiseaux, on retrouve surtout les mouettes du Pacifique, rissas, urias, aethias,cepphus, stariques perroquets, guillemots, macareux et cormorans. Le nombre total d’individus de la colonie se rapproche des 1,8 millions d’individus, qui dévorent chaque jour en moyenne 200 tonnes de poissons et autres invertébrés marins.
La majorité des habitants à plumes de Talan regroupe des oiseaux marins qui savent aussi bien plonger et nager que voler. Contrairement aux cormorans et aux canards, ceux-ci se distinguent par leur capacité à « voler » sous l’eau en s’aidant non pas de leurs pieds palmés, mais bien de leurs ailes pour nager.
Mais le plus majestueux et le plus imposant de tous reste le pygargue empereur. Ce géant, dont l’envergure s’étend entre 2 mètres et 2,5 mètres pour un poids avoisinant les 9 kilos, est sans conteste un des plus grands oiseaux prédateurs au monde. De tous les rapaces, il est le plus grand des chasseurs (en excluant le condor, qui lui est un charognard) et élit domicile sur cette île durant l’été et l’automne. On a recensé une vingtaine d’individus de tous âges sur les points les plus élevés des falaises qui leur offrent une vue dégagée sur le golfe et la baie de Taui, où se trouve leur terrain de chasse privilégié.
La concentration importante de volatiles marins sur l’île s’explique surtout par la présence très proche d’une zone riche en zooplancton qui attire différentes espèces de poissons (entre autres les lieus, lançons et autres harengs).
Mais il n’y a pas que les oiseaux qui peuplent ce petit bout de terre au large des côtes, certains mammifères tels que les renards et renards polaires y ont aussi élus domicile. Ne craignant pas l’homme, il est amusant de voir qu’ils prennent volontiers la pose devant la caméra des chercheurs et des touristes qui visitent l’île.
Depuis 1987, les scientifiques du monde entiers viennent étudier la nature complexe de cet écosystème hors du commun et ont installé une base scientifique spécialisée dans la biologie afin de mener au mieux leurs recherches et la récolte de données.
L’île de Talan n’a donc pas volé sa réputation de réserve naturelle hors norme et de fédératrice des peuples et du savoir.