La Beauté endormie (cap Nyuklya)

C’est à une dizaine de kilomètres à l’ouest de la ville d’Ola que se dresse le cap Nyuklya, aussi appelé « La Beauté endormie ». Mais pourquoi un tel nom ? Tout simplement car cette saillie rocheuse qui prend racine loin de la côte évoque une jeune fille endormie comme dans les contes de fée pour enfants. La majeure partie de l’année, on peut apercevoir parmi les rochers des taches blanches aveuglantes que surplombent des stries enneigées ; mais en été, les falaises se couvrent de fleurs mauves, les perce-neiges de la Kolyma. La vue panoramique vous dira peut-être quelque chose et à juste titre, car c’est une des scènes que l’on trouve le plus sur les cartes postales de la région. Selon les locaux, la plus belle vue du cap est celle que l’on peut admirer depuis la côte à l’ouest de celui-ci. Contrairement à ce que son nom suggère, l’endroit n’en est pas moins une véritable beauté de la nature. En effet, traduit de l’évène « Nuku », la saillie rocheuse fut appelée par les premiers peuples de Sibérie, non sans une certaine poésie : « le poisson putrescent ». Toutefois, ce nom peu ragoutant peut être expliqué par un phénomène courant dans les environs qui se produit lorsque les bancs de harengs restent coincés dans le lit de la rivière et que la mer se retire. La plupart meurent d’asphyxie avant la marée montante et dégagent une odeur épouvantable si ils ne sont pas balayés rapidement par les eaux. Néanmoins, les habitants de la région lui préfèrent à juste titre le nom de « Beauté endormie » alors qu’ils sont nombreux à se promener sur la berge menant au cap les mois d’été. C’est un endroit idéal pour se détendre, à l’abri des vents de terre et l’eau y est peu profonde. C’est aussi à cet endroit que se déroulent la plupart des fêtes nationales traditionnelles des premiers peuples de Sibérie.