Rivière Omulevka
La rivière Omulevka prend sa source dans les montagnes Okhandja et est considérée comme une des plus belles rivières de l’oblast. Elle s’étend sur 410 km entre les lacs Momontay et Darpir avant de retomber dans la Kolyma.
En amont, au plus près des montagnes, on trouve la base touristique de Margaritto, du nom d’un célèbre photographe de Soussouman. La base étant difficile d’accès, tout comme la rivière, on y croise que très peu de touristes. Les seuls moyens pour y parvenir sont le véhicule tout terrain, par hélicoptère, ou pour les plus aptes, à pied. Mais il faut avouer que la vue sublime vaut le détour, et il serait vraiment dommage de louper un tel spectacle. La base en elle-même comprend la maison du gardien, quelques chaumières d’habitation, des banias et des garages pour stocker le matériel.
Les deux kilomètres au sud de la base Margaritto passent à travers un défilé rocheux. Le flux d’émeraude de la rivière coupe à travers les épaisses couches minérales, formant un canyon d’une longueur de 40 km. Ce couloir étroit et sinueux dont les murs verticaux sont espacés au grand maximum de 20 mètres est le plus bel endroit de la rivière.
Au milieu du canyon, la rivière s’étire en un large et calme bassin avant de tout de suite se disperser en de nombreux petits ruisseaux. Les eaux paresseuses se faufilent sur les graviers qui composent le lit de la rivière sur 80 km avant de reformer de nouveau un flot unique pour passer la crête Tcherbinskiy. Dans cette zone, les montagnes perdent de leur hauteur mais pas de leur charme. Parfois, à la base de celles-ci, les eaux devenues de nouveaux rapides forment des vagues d’écumes avant d’être rejointes par un autre affluent : l’Omtchiktchan. C’est à leur jonction que les montagnes laissent place à la plaine, où les vents font rage alors que le lit de la rivière, de plus en plus profond, serpente entre les îles qui se sont formées suite à l’érosion.
L’Omulevka est riche en salmonidés, magnifiques et délicieux poissons à la chaire rose, qui attrapés à la ligne opposent plus de résistance que leurs cousins les ombres, un vrai régal pour les amateurs de pêche sportive ainsi que pour les gourmets.
Auparavant les omouls de l’arctique occupaient aussi la rivière (et lui donnèrent son nom) ; au moment du frai, il n’était pas rare de les voir remonter le courant jusqu’à une centaine de kilomètres en amont. Malheureusement aujourd’hui, leur population est de plus en plus restreinte.